- corne
- CORNE. s. f. Partie dure qui sort de la teste de quelques animaux pour deffense & pour ornement. Grande corne. petite corne. corne lisse, ou lissée. corne raboteuse, aiguë, pointuë. corne émoussée. corne plate, torse, recourbée, canelée, recoquillée, tortillée. les animaux qui ont des cornes, qui portent cornes, qui sont armez de cornes. bestes à cornes. un jeune taureau à qui les cornes viennent, à qui les cornes poussent. corne de taureau, de vache, de belier, de daim, de licorne,de rinoceros, &c. un taureau qui donne, qui frappe de la corne. il est dangereux de la corne. gare la corne. il luy faut sier les cornes, luy rembourrer les cornes. il l'enleva sur ses cornes. il le balota avec ses cornes. le belier heurte de ses cornes. prendre, attacher par les cornes. ouvrages faits de corne. manches de corne. peignes de corne, lanterne de corne. couteau emmanché de corne.On dit, Donner un coup de corne à un cheval, pour dire, Saigner un cheval au palais avec une corne pour luy donner de l'appetit.On dit prov. d'Un homme qui a bon appetit, qu'Il n'a pas besoin qu'on luy donne un coup de corne.On dit aussi, d'Une viande dure, qu'Elle est dure comme corne.Cornes de cerf. On les appelle en termes de Venerie, Le bois ou la teste d'un cerf, mais on a gardé le nom de corne de cerf en plusieurs expressions; comme: Il est logé à la corne de cerf. un couteau emmanché de corne de cerf. raclure de corne de cerf. gelée de corne de cerf.On appelle aussi, Corne, La partie dure qui est au pied du cheval, du mulet, de l'asne, &c. En ce sens il ne se dit qu'au singulier. Ce cheval est difficile à ferrer, il a la corne mauvaise, la corne bonne, la corne dure, molle, esclatante. la corne ferme. telle chose fait venir, fait croistre la corne, endurcit, ramollit la corne.Les Poëtes & les Peintres appellent, Corne d'abondance, ou corne d'Amaltée, Certaine corne pleine de toutes sortes de fruits & de fleurs.On appelle aussi, Cornes, Certaines pointes que les limaçons, quelques serpens, & quelques autres insectes portent sur la teste. Les limaçons monstrent leurs cornes, resserrent leurs cornes. les cerfs-volants avec leurs cornes.On dit fig. Faire porter les cornes, ou planter des cornes à quelqu'un, pour dire, Desbaucher sa femme, & qu'Un homme porte les cornes, ou qu'il a des cornes, pour dire, Que sa femme luy a faussé la foy conjugale.On dit aussi, Faire les cornes à quelqu'un, pour dire, Faire par derision un signe avec deux doigts qui represente les cornes. Il luy fit les cornes avec les doigts il faisoit semblant de se gratter au front, & luy faisoit des cornes.On dit prov. qu'On prend les hommes par les paroles, & les bestes par les cornes.On dit fig. Monstrer les cornes, pour dire, Commencer à se defendre, à resister. Et, lever les cornes, pour dire, Commencer à agir avec audace.On dit prov. d'Un homme qui est fort surpris de quelque chose d'inopiné, qu'Il est aussi estonné que si les cornes luy venoient à la teste.On appelle, Bonnet à cornes, Le bonnet carré dont se servent les Ecclesiastiques, les Docteurs, les Magistrats. Un bonnet à trois, à quatre cornes. les cornes d'un bonnet carré.On dit aussi, Les cornes d'une Talemouse, d'un eschaudé.On appelle encore Les pointes du croissant, Les cornes du croissant.On appelle aussi, Le coin de l'autel, La corne de l'autel. Joab fut tué en tenant la corne de l'autel.On appelle en termes de fortification, Ouvrages à cornes, de certains travaux avancez dans les dehors d'une place qui consistent en une courtine & deux demi bastions.
Dictionnaire de l'Académie française . 1964.